Végétal amorti

Publié le par Jacotte

Cette plante m'a été offerte, ou plutôt lancée (à l'époque je grenouillais pas mal dans le milieu du baseball) par un colporteur qui, devant prendre la fuite après des opérations douteuses dans mon quartier, ne savait qu'en faire.

Le malheureux (il a fini dans la mare, dévoré par des canards qui ne plaisantaient pas avec les opérations douteuses) n'ayant pas eu le temps de me la nommer, la charge m'en revenait de droit (ici c'est le droit du vol, plané ou non, qui prévaut). Je l'ai baptisée Philippe, prénom qui sied aux êtres « adaptables, rapides comme l'éclair et toujours pressés » si j'en crois Martine et Bernard, et je n'ai aucune raison de ne les en pas croire.

Comme elle a fait des petits (dans mon dos mais j'ai décidé de passer l'éponge, vu ses débuts calamiteux), je les ai évidemment, toujours en vertu du droit qui prévaut ici, baptisés Philippe II, Philippe III et Philippe IV.

Mon jardin de 51,4781274665 mètres carrés peut ainsi se prévaloir (ici tout le monde se prévaut, c'est la nouvelle mode, sans doute un effet du confinement) d'accueillir un roi de Macédoine (le plus heureux au jardin), un Hardi de France et un Roi de fer et d'Espagne, tous capétiens directs (j'ai des doutes pour le Macédonien), adaptables, rapides comme l'éclair et toujours pressés. Heureusement que leur génome n'a pas prévu la pâte visqueuse, noire et tiède de l'iris noir. Mais qui dit adaptable dit mutation, ça pourrait devenir dangereux.

Publié dans Aventures

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